Quand le leadership et le management s’affrontent

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Quand le leadership et le management s’affrontent


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quand le leader et le manager entrent en conflit

Cas d’école : imaginez la naissance d’une entreprise concentrée en 54h …

10 minutes de lecture. Prenez donc un café, installez vous confortablement, c’est la pause management !

Ce weekend, j’ai eu l’opportunité de participer à un événement incroyablement formateur : le Startup Weekend de St Denis à La Réunion organisé par l’association webcup. Le principe est simple et résumé dans leur slogan : venez avec une idée, repartez avec un projet. 54 heures pour monter sa startup. Et pas une minute de plus.
Autant dire que tout va vite, très vite. Un pur concentré de gestion de projet, de courbes en U qui se succèdent (genre ascenseurs émotionnels) et de management de l’humain stressé . C’est sur ce dernier point que nous allons nous pencher ici.

management

Pour bien poser le contexte, une petite explication du déroulé de l’événement s’impose:

  • Toute personne ayant un projet qui lui tient à coeur est invitée à le présenter en 1 minute devant la salle des participants.
  • Cette personne devient d’office porteuse du projet.
  • Tous les participants votent ensuite pour élire les idées qu’ils veulent voir transformées en projet.
  • Les « porteurs de projet » dont l’idée a été retenue constituent ensuite (en 20 minutes) une équipe. Souvent ceux qui se retrouvent dans les valeurs de l’idée.

Et c’est sur cette dernière étape cruciale, celle de la constitution d’équipe,  que tout le déroulé du weekend va se jouer : sur ce quiproquo qui peut parfois apparaître.
Les membres de l’équipe choisissent des valeurs portées par une idée, pas forcément un chef.
Celui/celle ayant eu l’idée est quasi systématiquement chargé/e du rôle de chef de projet, indépendamment de ses appétences à mener un groupe. Avoir une idée géniale n’implique pas forcément des compétences ou des envies managériales. Et ça peut vite être l’enfer…

Une idée et des valeurs ne suffisent pas …

Partager des valeurs au sein d’une équipe, c’est excellent. Converger vers une vision commune, c’est top. Mais, à mon grand désespoir, cela ne suffit pas. Mes rêves de management par l’holacratie attendront encore un peu…
Prenons pour exemple une des 15 équipes sélectionnées lors de ce weekend pour mener leur idée vers un projet. Parmi elles, j’ai pu trouver un exemple intéressant de conflit entre le leader et le manager. Conflit qui a mené (à ma grande stupéfaction), à l’explosion de l’équipe à 2h du passage devant le jury.
Le management était incarné par le porteur de projet. Il croit en son idée et est porté par une vision très claire de projet. Il est sincère, passionné. Organisé, rigoureux, patient. C’est un introverti.
Le leader s’est vite manifesté dans le groupe. Sa vision du projet est différente de celle du manager. Ils partagent pourtant des valeurs communes. Dynamique, créatif, disruptif. C’est un extraverti charismatique.

Ah, mais c’est quoi la différence entre un leader et un manager ?

Antonin Gaunaud l’explique très clairement dans son article « leader ou manager »  (je vous laisse le soin d’aller le consulter si vous êtes curieux/se, on m’a appris à l’école que copier c’est pas beau ).
Etre  manager est un statut , être leader est une reconnaissance des membres de l’équipe.
Le manager exerce une autorité sur le groupe, le leader est au centre du groupe.
OK, les deux rôles sont différenciés et complémentaires.
OK, dans une entreprise, ces rôles s’équilibrent avec le temps.
Mais là, remettons nous dans le contexte des 54h chrono. Pas le temps, ça urge. On pense à aller vite. Toujours plus vite. Et bim ! On néglige l’étape cruciale de création d’équipe…

De l’intérêt du choix des membres d’une équipe

Bon, sur ce sujet, nous pourrions débattre pendant des heures.
Quel est le profil de la meilleure équipe ? Doit-on favoriser l’homogénéité ou l’hétérogénéité ? Comment aider une équipe à passer en mode production efficace et ne pas rester bloquée dans les jeux psychologiques ?
Mais, là, hein, je me permets de vous rappeler qu’on n’a pas le temps ! 20 minutes pour monter une équipe, autant dire qu’il faut être une bête en PNL et avoir fait 25 ans d’études de psycho pour savoir avec qui on se met en ménage !
Si vous voulez un post sur le sujet, n’hésitez pas à le demander dans les commentaires .

Quand les conflits arrivent, que faire ?

Dans notre cas d’école, lorsque les frictions ont commencé à se faire trop pesantes, le manager (celui qui a eu l’idée géniale), a été submergé par la pression de l’équipe. Il a choisi une stratégie plutôt classique dans ce cas de figure. Il s’est barré. Ne confondons pas avec « il a pris la barre » du navire. Non, il s’est barré. Il a disparu pendant quelques heures, histoire de se ressourcer. L’équipe s’est retrouvée en crise. Chef injoignable, sentiment d’abandon, désespoir. Vous pensez que le leader psychologique a pris le relais ? Et bien non. Lui aussi, après s’être battu pour la reconnaissance de l’équipe et contre le manager, s’est retrouvé les bras ballants. Et oui, c’est pas si simple, hein ? Et quand le boss officiel est revenu, il est passé en mode dictature, imposant ses choix et s’attelant à toutes les tâches à la fois, en négligeant son équipe. Bilan: au moment de présenter la production du weekend, les « dissidents » ont refusé de se présenter à ses côtés. Dur.

Que faire, donc, avant d’en arriver là ?

  • Déjà, sortir des jeux psychologiques. C’est tout pourri, ça, les jeux psychologiques. Je suis sûre que l’empire romain s’est effondré à cause de ça (théorie personnelle qui n’engage que moi).
  • COMMUNIQUER ! Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi ça marche/ça marche pas ? Comment trouver une solution ensemble ? Et tout le monde doit avoir son temps de parole dans cette phase. Au besoin, faire appel à un médiateur extérieur.
  • Poser un plan de gestion d’équipe. Décider des étapes à suivre pour atteindre la solution choisie. Poser un « calendrier » avec des rassemblements de l’équipe fixés à l’avance (=ne pas attendre les clashs pour se réunir). Idéalement, avec un ordre du jour clair et partagé par tous. Et des bonbons Haribo et/ou des mojitos.

Etre un (bon) manager, ça s’apprend …

Et bien oui ! Bonne nouvelle pour notre génial porteur de projet. Il peut développer ses compétences et porter son idée jusqu’au bout !
Il existe à La Réunion des formations très chouettes pour accompagner les créateurs d’entreprise et les dirigeants . Et le management fait partie intégrante de cet apprentissage. Pour exemple : j’aime beaucoup l’Académie des Savoirs, qui porte de belles valeurs.
Le manager se doit d’être centré sur la tâche. Son rôle est d’organiser, de coordonner et d’évaluer l’avancement des missions. Il a des objectifs à atteindre. Pour l’aider, de nombreux outils existent. Qu’il s’agisse de méthodes, d’outils informatiques, ou autre, une bonne formation au management transforme un homme (et ça marche aussi pour les femmes).

Etre un leader, ça s’apprend aussi !

Et bien oui (là aussi). Même si on a tendance à imaginer que le leadership se rattache à des compétences innées, le leadership s’apprend.
Apprendre à leader (je sais, c’est un anglicisme tout moche, je prends toutes vos suggestions pour le franciser), c’est tout d’abord un travail sur soi.
Perso, j’ai découvert le développement personnel lors de mon cursus de management opérationnel. C’est pas forcément là que je l’attendais, et pourtant, apprendre à se connaitre permet d’apprendre à interagir avec les autres. Et gérer une équipe, c’est gérer de l’humain, pas des chiffres.
Il existe de nombreux courants de management par le leadership. Tous proposent des méthodes d’accompagnement des équipes. Et il est toujours impressionnant de constater les effets rapides de la montée en compétences du leadership sur les résultats du groupe.

Manager + Leadership = Winner

Arriver à incarner les deux postes est une belle prouesse. C’est peut être cela qui caractérise les dirigeants charismatiques dont on parle dans les journaux économiques. Mais oui,vous savez, ces magasines que vous achetez pour les laisser ostentatoirement traîner sur votre bureau, mais que vous ne lisez jamais en vrai!
Mais ce n’est pas une fin en soi.
Le principe d’une équipe, c’est que c’est… une équipe. Un groupe de personnes. Une équipe qui gagne est une équipe qui arrive à atteindre le seuil suprême où chacun se sent en confiance et intégré au groupe. Toute l’énergie se concentre alors sur le travail à produire. Là, c’est le Graal de l’équipe efficiente.
Et dans une équipe efficiente, les rôles clef du management et du leadership peuvent être occupés par des personnes différentes. Et pas forcément toujours les mêmes. Il est juste impératif que ces deux pôles soient clairement identifiés, partagés par tous, et surtout qu’ils ne soient pas en conflit.
Là, je suis tentée de reparler de bonbons Haribo et/ou mojitos…

Un grand merci à l’équipe de l’association Webcup pour cette leçon de management !

 

 

 

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